- Dénomination : "Helmet, Steel, Mark I".
- Destiné à une utilisation générale.
- Coiffe en toile cirée et basane, avec amortisseurs en caoutchouc et fond en feutre.
- Jugulaire en cuir, réglable par une boucle coulissante à double passant.
- Fabriqué à partir de 1916.
- Distribué à partir de 1916.
- Pays d'origine : Angleterre.
- Période d'utilisation : de 1916 à 1936.
- Matériaux : acier au manganèse.
- Poids : 950 g.
- Taille : 7 tailles, de 6"¼ à 7"¾ (coque de taille unique).
- Couleur : vert olive foncé.
Fabrication FS (Thomas Firth and Sons) 1916.
Fabrication HS (Hadfield Ltd.) 1917.
Fabrication D/F (James Dixon & Sons Ltd., acier Thomas Firth and Sons) 1917.
L'enlisement de la Première Guerre mondiale dans une guerre de tranchées à la fin de l'année 1914 entraîna une forte augmentation des blessures à la tête et pour lesquelles 88% étaient mortelles.
Pour cette raison l'intendance de l'armée française créa le premier casque moderne en avril 1915 et dont la distribution démarre en septembre de cette même année.
L'emploi de casques en acier afin de protéger les têtes des soldats fortement exposées dans les tranchées attira l'attention de l'état-major général anglais qui constitua une commission spéciale ayant pour objectif d'étudier divers aspects techniques applicables à la guerre de tranchées. Cette commission sollicita le gouvernement français pour l'obtention d'un certain nombre du nouveau casque Adrian pour évaluation. Ainsi 495 exemplaires parviennent le 26 juillet 1915 aux autorités britanniques qui les distribue à diverses unités des 1ère, 2ème et 3ème armée à titre d'expérimentation. L'avis est unanime, le casque d'acier sauve des vies !
Parallèlement, le Ministère de la guerre ("War Office") à Londres ordonne la conception d'un casque dont la forme doit protéger la tête et les épaules d'un soldat positionné dans une tranchée. Malgré des avis favorables sur le terrain, le casque Adrian français est rejeté car il procure une protection insuffisante et se révèle trop complexe à produire.
L'intérieur de ces casques est confectionné selon le brevet de Brodie, soit constitué de plusieurs épaisseurs de feutre et de coton rembourrées d'ouate et doublé en surface d'une coiffe en toile cirée présentant six languettes jointives par un lacet. La périphérie de la coiffe présente douze petits tubes en caoutchouc placés contre la bombe afin d'amortir les chocs tout en assurant la ventilation. Cette coiffe est solidarisée à l'aide d'un rivet en cuivre maté sur le point sommital du casque. La jugulaire est fabriquée en cuir en deux parties et dont la fermeture est assurée par une boucle à ardillon. Elle est solidarisée au casque par deux fourreaux de jugulaire articulés rivetés mécaniquement sur la visière latérale du casque.
| Casque "War Office pattern". |
Ces casques sont distribués durant les premières semaines d'octobre 1915 et sont observés pour la première fois lors de la bataille de Loos.
Étant donné l'approbation du casque type A par le chef du corps expéditionnaire britannique en France, ce modèle est retenu pour devenir "le casque d'acier Brodie, modèle du War Office" ("Brodie War Office pattern") après une légère modification pour le maintien des fourreaux de jugulaire retenu désormais à l'aide d'un rivet fendu contre un rivet mécanique initialement.
De l'avis des services médicaux, une estimation pour une dotation de cinquante casques par bataillon d'infanterie devrait suffire, chiffre communiqué au "War Office" qui passe commande le 24 septembre 1915 auprès du Ministère de l'approvisionnement pour la fourniture de 25 000 unités de type A emboutis en acier doux. Le contrat de production semble avoir été confié à l'"Army & Navy cooperative Society Ltd." pour une production estimée entre 2 000 et 3 000 exemplaires par semaine.
En octobre 1915, la production atteint 850 pièces par jour et le 12 octobre le "War Office" requière auprès du Ministère de l'approvisionnement la fabrication de 10 000 casques supplémentaires qui devront être produit en acier au manganèse amagnétique. La production des modèles en acier doux cesse et le reliquat de la commande en cours doit être produit selon les nouvelles directives.
Concernant l'acier au manganèse, la firme Thomas Firth & Sons Ltd. située à Sheffield se fait connaître auprès des autorités comme étant un fournisseur d'excellente qualité, pour une résistance jugée trois fois supérieure à l'acier doux. Ce nouveau matériau est reçu le 22 octobre et la production passe à 1 800 unités par semaine. À la fin du mois d'octobre, 30 000 casques supplémentaires sont réclamés par le "War Office".
Toutefois les débuts de la production des casques en acier au manganèse rencontrent quelques soucis, l'acier bien plus dur que l'acier doux entraîne une usure prématurée des matrices des bombes. La fourniture de nouvelles matrices permet ainsi une sensible modification de la forme du casque modèle "War Office".
La qualité de l'acier est aussi un enjeu, entraînant ainsi des refus de certaines sociétés fournissant l'acier. Étant donné qu'une commande de 10 millions de casques a été passé le 10 novembre, le Ministère de l'approvisionnement suggère de reprendre la production de casques en acier doux, suggestion rejetée par le "War Office" qui s'appuie sur les conclusions de l'état-major du corps expéditionnaire mettant en avant la meilleure protection balistique procurée par l'acier au manganèse. |
Le 3 décembre 1915, la dotation des casques en acier est étendue à d'autres corps de troupes que l'infanterie, ce qui entraîne une demande supplémentaire de 110 000 unités.
Alors que seul 29 000 exemplaires ont été produits, en raison des difficultés d'approvisionnements et du fait que l'acier fourni trop dur est très cassant et entraîne de nombreux défauts lors de la mise en forme des bombes, en janvier 1916 est décidé de modifier le cahier des charges pour la fourniture d'acier. La qualité du métal est modifiée pour réduire la résistance balistique pour une vélocité de 213,5 m/s contre 228,75 m/s auparavant. Cette modification permet à des firmes dont les offres ont été refusées par le passé d'être mis à contribution. La production reprend ainsi à un rythme soutenu avec 270 000 unités produites en mars 1916, dont 140 000 casques sont distribués en France, le reste étant attribué à d'autres théâtres d'opérations.
En février 1916, la seconde armée britannique s'apprête à reconquérir "le promontoire", point culminant du saillant d'Ypres et le directeur général des services médicaux profite de cette occasion pour mener une étude sur l'efficacité des casques d'acier employés au sein des troupes de premières lignes. L'attaque est menée le 2 mars et le rapport sur l'emploi des casques est très favorables puisque les blessures à la tête sont réduites de 75%.
Ainsi le commandant en chef du corps expéditionnaire britannique en France, Sir Douglas Haig, réclame 660 000 casques supplémentaires pour les troupes en France, et 15 000 unités pour chaque division supplémentaire déployée sur le front français. La production est augmentée en conséquence pour atteindre le nombre de 1 225 000 casques, dont le premier million est livré en France en juillet 1916.
L'attaque de mars 1916 met en lumière certains défauts du casque "Brodie War Office pattern" : la forme du casque est trop ronde et pas assez profonde, ce modèle n'est pas assez stable et la coiffe est jugée trop chaude et glissante. Aussi la bordure vive du casque occasionne des blessures et la surface lisse est trop réfléchissante.
Plusieurs propositions d'améliorations sont émises afin de corriger ces problèmes : revoir la forme du casque à l'instar du casque Adrian dont la protection latérale est jugée plus efficace, riveter la coiffe sur les côtés en complément du point sommital de maintien et revoir les matériaux employés dans sa confection afin qu'elle ne glisse pas. Enfin la bombe devrait présenter une surface non réfléchissante et devrait être fournie en trois tailles.
Ces propositions sont abordées lors d'une conférence à l'état-major général en France le 11 avril 1916 et suite à des échanges avec le "War Office" et le Ministère des approvisionnements un nouvel aménagement intérieur est conçu, la bombe doit être cerclé d'un jonc métallique pour réduire le tranchant de la bordure vive et doit être peinte de manière granitée afin de réduire les reflets. Mille casques sont produits selon ces prérogatives et sont envoyés en France pour essai. Reçus le 2 mai 1916, ils sont équitablement distribués entre les armées et sont jugés conformes aux attentes.
La dotation généralisée est approuvée le 15 mai par le directeur général du service des approvisionnements et le cahier des charges est modifié en conséquence afin de lancer immédiatement la production, qui sera effectuée au départ avec le reliquat des pièces du modèle "Brodie War Office pattern".
Ce nouveau modèle reçoit la nomenclature "Helmet, Steel, Mark I" en septembre 1916 à l'occasion de l'introduction de la visière pare-éclats en mailles métalliques.
Le casque Mark I sera sensiblement modifié suite à une suggestion du lieutenant Andrews, du corps expéditionnaire australien, qui propose d'ajouter des morceaux de tube en caoutchouc dans le tampon en feutre placé au fond de la bombe afin de mieux amortir les heurts puisque le sommet du crâne est directement en contact avec cet élément qui n'amorti pas assez.
Cette demande est acceptée le 26 janvier 1917 et une commande de mille unités est passée pour essai. Cette modification rentre officiellement en production à partir de mai 1917. Puis d'autres modifications minimes sont apportées à la coiffe, comme le remplacement du cuir par de la toile cirée pour la confection du cerclage puis la coiffe reçoit une bande de feutre supplémentaire pour le rembourrage.
La production des casques Mark I se poursuit jusqu'en février 1919 lorsque tous les contrats arrivent à expiration. On estime la production à environ 6 millions d'exemplaires produits entre juin 1916 et février 1919. Une partie de cette production sera distribuée aux alliées, comme les premières troupes américaines déployées en France à partir de 1917 (pour lesquelles les États-Unis acquièrent 1,5 millions d'exemplaires, le temps de produire leur propre modèle) ou encore le Portugal qui en équipe ses troupes déployées en France. Une bonne partie de ces casques distribués auprès de troupes alliées ou venant du "Commonwealth" comme l'Australie, l'Afrique du Sud, le Canada ou la Nouvelle-Zélande, seront répartis après la première guerre mondiale vers les pays dont sont originaires les troupes. Le casque Mark I sera aussi distribué après la guerre auprès de certains pays comme la Norvège qui en reçoit 30 000.
Enfin, le casque Mark I sera employé au sein de l'armée britannique jusqu'à la fin des années 1930 où ils seront en grande partie reconditionné en casque Mark I * sur le modèle du futur casque Mark II.
La coque :
La coque du casque Mark I est reprise à l'identique du casque "Brodie War Office pattern". Elle est formée d'un bloc par emboutissage d'une feuille d'acier au manganèse de 0,9 mm d'épaisseur. L'acier employé est amagnétique, cependant des exemplaires dont la bombe est magnétique ont été observé pour des productions antérieures à mai 1917 pour une raison inconnue à ce jour. | Exemple de coque magnétique. |
Les modèles sans jonc.
Vue de biais.
Vue de dessus.
Autre exemplaire, vue de biais.
Vue de dessus.
À propos des casques Mark I sans jonc, différenciable des modèles "Brodie War Office pattern" par un aménagement intérieur de type Mark I, ces modèles existent en fonction de deux possibilités :
- Il s'agit des premières fabrications produites avec le reliquat du contrat initial.
- Il s'agit d'un reconditionnement d'un modèle "Brodie War Office pattern" effectué par l'intendance britannique durant le conflit.
Les modèles avec jonc.
Fabrication FS 1916.
Vue avant.
Vue de côté.
Jointure jonc. |
Fabrication HS 1917.
Vue avant.
Vue de côté.
Jointure jonc. |
Fabrication D/F 1917.
Vue avant.
Vue de côté.
Jointure jonc. |
FS 1916. | HS 1917. | D/F 1917. |
Comme précisé précédemment, les dimensions du casque Mark I peuvent varier d'un fabricant à l'autre, tout comme la teinte de la peinture employée.
Les marquages.
BS 73. | BS 77. | BURYS D/08. | D/F 73. |
FS 52. | FKS 12. | H.V 572. | H.H/C 111. |
H.H/0 302. | HS 323. | M/V 37. | M/0264. |
MLS 29. | MLS 35. | MLS 36. | R/A 123. |
Les casques britannique Mark I sont marqués par estampage à froid appliqué sur la visière puisque l'ensemble des fournisseurs d'acier ou fabricant de casques ont pour l'immense majorité appliqué un code fabricant. Ainsi on peut observer sur la visière face intérieure du casque un marquage généralement constituée d'une suite de lettres suivi d'un numéro de lot d'acier pour le suivi qualité.
La suite de lettres peut identifier le fournisseur d'acier et le fabricant dans le cas où la firme concernée est à la fois productrice d'acier et fabricant, ou en cas de combinaison identifier le fournisseur d'acier et le fabricant, par exemple :
- Le code M/A indique un casque produit par la firme J&J Maxfield & Sons avec de l'acier fourni par Edgar Allen and Co. Ltd.
- Le code D/F indique un casque produit par la société James Dixon & Sons avec de l'acier produit par Thomas Firth & Sons.
Seul le fabricant Blériot Ltd. de Londres n'a pas marqué sa production à l'exception de son fournisseur d'acier.
Certaines sociétés, fournisseur d'acier et/ou fabricant de casques, se sont organisées entre-elles au sein d'une même structure, la Commission des munitions de Sheffield ("Sheffield Munitions Committee Group") et dont la production est assez faible puisqu'à partir de 1917 seule une ou deux sociétés poursuivent la production.
Pour certaines sociétés fournissant dans un premier temps de l'acier puis par la suite devient aussi fabricant, la production ne débute qu'après août 1916 le temps d'adapter les chaines de production.
Fournisseur d'acier.
| Fabricants de casques.
|
La coiffe :
Coiffe en deux parties, envers/revers. |
Assemblage autour d'un bandeau en cuir.
Tampon ovale de fond de coiffe, envers/revers. |
Doublure en toile rembourée terminée par un filet et son cordon de réglage. | Rivet de montage latéral. | Taille estampée sur la bande de cuir de montage. |
Disposition du tampon ovale au fond de la bombe. | Bandeau en cuir muni de tubes en caoutchouc. |
Rivet en cuivre maté à l'extérieur. | Tête de rivet doublée d'une large rondelle. | La nouvelle coiffe du casque Mark I est désormais confectionnée en deux parties distinctes. Le fond de la bombe présente un tampon ovale constitué de plusieurs épaisseurs : la surface en contact avec le fond de la bombe est en coton ouaté et la surface en contact avec le sommet du crâne est en feutre de couleur brun ocre. Ces deux couches retiennent en sandwich une couche en amiante, l'ensemble étant solidarisé par une couture périphérique pratiquée en machine. |
À partir de juin 1917.
Anneau en caoutchouc. | Disposition dans la coiffe (surface en feutre déteriorée). |
Bandeau en toile cirée. | Disposition du tampon ovale au fond de la bombe. |
Jointure toile cirée. | Tampon ovale avec surface en feutre gris sous lequel on observe l'anneau en caoutchouc. |
La coiffe est modifiée à partir de juin 1917 par ajout d'un épais anneau en caoutchouc retenu dans le tampon ovale placé au fond du casque. Ce tampon change peu de temps après cette modification en étant confectionné à l'aide d'une couche en feutre de couleur grise contre brun ocre auparavant.
Jointure toile cirée. | Tampon ovale avec surface en feutre gris sous lequel on observe l'anneau en caoutchouc. |
Suite à l'introduction de l'anneau en caoutchouc, le cerclage en cuir est remplacé par une bande de toile cirée épaisse de couleur brune et enfin on note l'introduction d'une bande de feutre de couleur grise placée frontalement (pour peu que l'on considère que la coiffe possède un sens) et visible sous la toile cirée de la coiffe.
Les marquages :
Instruction de réglage. | Autre exemple d'étiquette. | La coiffe présente initialement une étiquette en papier, bien souvent absente car se détériorant rapidement. Retenue par le rivet sommital, elle porte l'indication "TIGHTEN CORD and Adjust Net to fit the Head" (Resserrer le lacet et régler le filet à la taille de la tête). La coiffe du casque Mark I était confectionnée en sept tailles (6"¼ à 7"¾), indiquée par un marquage généralement estampé sur la bande de cuir retenant la coiffe. Ce marquage peut être plus rarement appliqué à l'aide d'un tampon encreur. |
Il est devenu particulièrement associé au "Board of Ordnance", puis au département de la guerre du Royaume-Uni et au Ministère de la défense.
Taille estampée. | Taille tamponnée et "broad arrow". | Taille estampée. | Taille estampée. | Taille estampée. |
Les coiffes et les jugulaires étaient produites principalement par l'Army & Navy Cooperative Society Ltd. qui possède des ateliers à Londres et à Walsall. Vers la fin de la guerre, le chapelier E.Day & Co Ltd localisé à Saint-Albans participe à la production des coiffes.
Marquage tamponnée à l'encre rouge, probablement uniquement pour les fabrications Army & Navy Cooperative Society Ltd. | Autre exemple sensiblement différent. |
La coiffe des casques Mark I présente systématiquement au revers de la toile cirée un cachet portant les informations suivantes : Ce cachet est majoritairement rectangulaire et appliqué au tampon encreur de couleur rouge. On observe une variante de ce marquage de forme ovale et appliqué au tampon encreur de couleur bleu foncé. Observé sur des exemplaires présentant les dernières modifications, on peut supposer que ce marquage fut appliqué par la société E.Day & Co. Ltd. vers la fin de la guerre, ainsi que les indications de taille appliquées au tampon encreur qui semblent spécifiques de ce fabricant. | Autre type à l'encre noire, probablement E.Day & Co. Ltd. |
Les coiffes d'achat personnel :
Coiffe d'achat personnel. | Autre exemple. |
On observe aussi des exemples de casques dont l'aménagement intérieur a été intégralement ou en parti changé contre une coiffe dite d'achat personnel dont il existe de nombreuses variantes. Fabriquées en Angleterre, elles sont acquises et bien souvent installées à l'occasion de permission. Bien qu'onéreuse, ce type de coiffe rencontre un certain succès sur le front.
La jugulaire :
Tête de rivet. | Pontet de jugulaire. | Détails rivets de maintien de l'extrémité fixe. |
Détails passage extrémité libre. | Boucle coulissante de réglage. |
Jugulaire, vue d'ensemble. | La jugulaire est totalement revue par rapport à celle employée dans le casque "Brodie War Office pattern". Elle est désormais constituée d'un seul bloc et est solidarisée aux extrémités de la sangle en cuir solidarisée au point sommital du casque et retenant la coiffe sur les côtés. Les extrémités de cette sangle présentent une boucle en fil de laiton de dimension 23 x 10 millimètres. La jugulaire est d'abord insérée dans les boucles articulées (dimension 30 x 15 millimètres) des fourreaux de jugulaire rivetés de part et d'autre du casque. |
Le camouflage additionnel :
Couvre-casque en toile en deux parties. | Couvre-casque en toile de jute. |
Bien que les toutes premières fabrications du casque "Brodie War Office pattern" étaient livrées avec une teinte bariolée de vert pomme au bleu-gris afin de se fondre dans l'environnement, les productions suivantes étaient peintes de couleur vert terne de manière lisse et faisant réfléchir la lumière. En mars 1916, le commandant des services du matériel stationné à Calais ordonne la fabrication de couvre-casques en toile afin d'éliminer l'aspect réfléchissant des casques déjà distribués auprès du corps expéditionnaire britannique déployé en France. Une commande est transmise au "War Office" pour la production de couvre-casques et en attendant leur livraison, des couvre-casques sont réalisés à partir des stocks de tissus disponibles.
L'introduction du casque Mark I en mai 1916 permet de résoudre le problème avec l'application d'une peinture vert kaki mat appliquée de manière granitée par adjonction de granulat de grosseur variable dans la peinture. Malgré cela, le casque Mark I fut aussi employé avec divers types de couvre-casques, soit fabriqués localement en toile de jute à partir des sacs de terre ou en Angleterre auquel cas ces couvre-casques produits en deux ou quatre parties sont confectionnés à partir de popeline de coton disposant d'un cordon de serrage.
Comparatif entre le casque britannique Mark I et le casque US model 1917 :
Casque britannique Mark I. | Casque US model 1917. |
Après l'entrée en guerre des États-Unis en 1917, le casque Mark I sert de modèle pour la conception du premier casque de l'armée américaine. Celle-ci décide d'adopter le modèle britannique, dont elle acquiert 1,5 millions d'exemplaires afin d'équiper les premières troupes déployées en France. Les États-Unis fabriquent ensuite leur propre modèle dès 1917 sur la base du casque Mark I britannique. Seules quelques petites différences permettent de distinguer les deux modèles. Leurs caractéristiques sont :
- Les fourreaux de jugulaire sont maintenus par des rivets fendus sur le modèle britannique, et par un rivet mécanique pour le modèle US. La tête de rivet du modèle anglais est par ailleurs plus plate et plus large que celle du modèle américain qui est bombée.
- Bien que les deux casques soient bordés d'un jonc (à partir de mars 1916 pour le Mark I anglais), la jointure du jonc de ces deux casques se chevauche, mais est renforcée d'un point de soudure pour le modèle britannique (par ailleurs, la jointure du jonc du casque Mark I est très longue contrairement à celle du casque M1917).
- Les casques US sont marqués sur la même nomenclature que le modèle britannique, à savoir le fournisseur d'acier et l'entreprise ayant procédé à l'emboutissage avec un emploi différent de lettres.
- Le filet de la coiffe est blanc pour le modèle 17 américain, avec le fond de coiffe en feutre gris bleu alors que le filet est brun pour le modèle anglais avec un fond de coiffe en feutre de couleur brun ocre jusqu'en 1917 et gris beige par la suite.
- Le modèle britannique peut être muni d'un anneau de fond de coiffe en caoutchouc dont la section est d'un centimètre de diamètre (visible dans le cas où le fond de coiffe en feutre est détérioré) pour les casques fabriqués à partir de mai 1917.